La routine s’installe ici. Je me retrouve souvent à la Plaza de la Merced, aux mêmes bodega, alors forcément, on rencontre des gens…
1. Le français fou
J’étais assis au Picasso (bar avec Wi-Fi, pinte de Cruzcampo à 2 euros) avec Chris, nous jasions avec le serveur, un russe d’origine polonaise, ou l’inverse… Un français se balance des shooters de vodka à coté de nous (le mec est un peu intense pour 4h de l’après-midi)…. Je jase un peu avec l’autre serveur d’origine marocaine, en français. Je vois le français qui veut s’intégrer à la conversation, il semble un peu désespéré pour un ami, je le salue…
*mauvaise idée*
– Ah, t’es québécoise ! J’suis allé à Montréal et les québécois adorent les français !
(hum… restons bon joueur…)
– Ouais ben forcément, on a été colonise par les français, alors il y a un sentiment d’appartenance ! …
– J’ai jamais entendu une québécoise parler comme toi, t’es pas vraiment québécoise ?
(hésitation… ce doit être mon nouvel accent à la Molière ??)
– Je suis québécoise, qu’est-ce que tu veux dire ?
– T’es anglaise, pas québécoise.
(le sang me monte a la tête)
– Mais non, je suis québécoise, qu’est-ce que tu veux dire ? (il se prend pour qui celui-là ?)
Chris se retourne et me regarde. Par le ton, il comprend que quelque chose cloche.
– J’ai jamais entendu de québécois dire qu’ils ont été colonisés, franchement… (et il continue sur cette lignée)
– Bah… c’est ce qui s’est passé ! Il y avait des autochtones, puis les français et les anglais sont venus, on appelle cela la colonisation ?!
C’est à peu près à ce moment que nous avons décidé, d’un commun accord, de cesser de se parler. Etrange… je ne me suis jamais prise la tête avec un étranger en 2 minutes… Non mais, pas une vraie québécoise, ya une limite. Je prends quelques respirations, je traduis le tout à Chris, on prend le tout en rigolant, ca finit là.
Ca finit la ?? On aurait aimé… parce que le mec, après s’être enfilé 2 autres shooters, se met à parler en français au marocain et à lui dire que je suis une menteuse, que je suis une anglaise qui prétend être québécoise, que tout le monde aime les français, c’est quoi son problème, que je suis une salope…
Hop là, y’a des limites, je me lève d’un coup et je dis a Chris, ca y’est, on s’en va !
C’a du être l’élan que nous eu en nous levant qui l’a effrayé ou je ne sais trop, mais le mec a pété sa coche ! Il a lancé une bière vers Chris, puis un verre vide, puis a pris son tabouret et a tenté de lui balancer à la figure !!!!
Heureusement, les serveurs ont réagi vite et l’ont sorti de la place…
Inutile de dire que j’aurai une hésitation la prochaine fois ou j’aborde un français saoul à la vodka, et je ne suis pas retourné chez Picasso encore, mais le courage me reviendra…
p.s. Je l’ai revu dans le bus, j’ai paniqué, mais je me suis caché à temps et il ne m’a pas vu! fiou!
2. Les soldats
J’ai aussi rencontré, au pub du coin, des soldats canadiens revenant (la journée même !) d’Afghanistan. Ils faisaient un petit arrêt vacances avant de rentrer chez eux… Apparemment qu’on les encourage a ne pas rentrer directement au pays, puisque le choc peut être assez grand de la guerre à la maison. Ils étaient déjà assez saouls quand on les a rencontrés et ils commençaient à être très émotifs!! Je pense qu’ils ont trouvé leur séjour de 6 mois là-bas très difficile. Il y a plein de choses secrètes dont ils ne pouvaient me parler en rapport avec leur mission… « I don’t mean to be rude, but I can’t talk about it… Basically, all i can tell you is the bad guys that are after us, we were after them. » Assez rudimentaire comme explication, mais c’est assez pour faire réfléchir. Enfin… c’était assez émouvant. Nous avons passé plusieurs heures avec eux. Ils viennent d’Ottawa, alors peut-être que je les reverrai. Des soldats sensibles, ca brise les stéréotypes !
J’ai bien ri en lisant ton article!!! Les maudits Français… 😉
Continue d’en profiter!!!
Sandra 😛
Super récit Julie
Moi je méditerais sur la moralité de ton deuxième article soit « Des soldats sensibles, ca brise les stéréotypes » pour mieux comprendre ta mésaventure du 1er récit.
Je crois que t’es tombé sur un CONNARD tout court et non sur un français CON.