
Mes élèves!! =)
La lecture assidue de vos blogs m’a donné le goût de partager moi aussi un peu de mon expérience de stage avec vous, stage dont je suis déjà à mi-chemin. (Aahhh, ça passe si vite!)
D’abord, je dois admettre que le fait que d’autres stagiaires québécoises soient passées avant moi a rendu les choses beaucoup plus faciles : élèves comme enseignants s’intéressent beaucoup au Québec/à mon stage, et je n’ai pas eu à clarifier et redéfinir mon rôle de stagiaire dans la classe auprès de mes enseignants-associés comme certaines d’entre vous.
Ainsi, dès les premiers jours, on m’a déjà laissé de nombreuses occasions d’intervenir et de prendre en charge la classe et confié certains aspects du contenu du programme éducatif valaisan (l’éducation est un champ de compétence cantonnale puisque seulement 4 des 26 cantons suisses sont francophones). J’avais déjà pris connaissance avec le programme avant mon départ, qui me semblait assez similaire au nôtre: le français, et les mathématiques en priorité, ensuite l’allemand, l’histoire, la géographie et les sciences et finalement, l’éducation physique (ici, pas de spécialistes!), la musique et les « travaux manuels » (l’équivalent de nos arts plastiques).
Mais en pratique, m’ajuster et me familiariser avec les contenus n’a pas été de tout repos! Le niveau de maîtrise de la grammaire, des sciences et du calcul mental attendu ici est beaucoup plus avancé qu’au Québec. Souvent, je me sens incompétente/déstabilisée devant la classe lorsque je me fais corriger par mes enseignants-associés, et j’en perds mon habituelle assurance devant un groupe d’élèves. J’ai souvent l’impression de ne pas être à la hauteur comme stagiaire, parce que leurs attentes sont tellement différentes! Aussi, je ressens une certaine forme de pression pour mener à bien mes « leçons », car nous sommes dans la période de révision pour les examens cantonnaux de fin d’année, auxquels je dois les préparer!
Autre surprise : même si les élèves de ma classe sont considérés comme étant en difficulté de comportement et d’apprentissage, ils sont beaucoup plus polis, encadrés et respectueux des règles que ce à quoi je m’attendais. Ils m’applaudissent après une leçon, attendent leur tour pour prendre la parole, viennent me serrer la main à la fin des cours, etc. Il existe d’ailleurs une certaine forme de « rapport hiérarchique » entre les maîtres et les élèves ici, relation qui facilite la gestion de la classe et la reconnaissance de la profession enseignante.Les maîtres et maîtresses ici ont beaucoup plus de « pouvoir » social que c’est le cas au Québec: les modalités de gestion de classe se limitent donc souvent à employer un ton ferme, menacer ou ridiculiser l’élève fautif devant les autres, etc. Les règles qu’ils doivent respecter ne sont pas listées par écrit et sont souvent implicites: faire plaisir au maître et satisfaire ses exigences du moment… Je vous avouerais que je ne suis pas totalement en accord avec une telle façon de faire (qui ressemble étrangement à celle que l’on retrouvait il y a quelques années au Québec) et que ce n’est pas toujours évident de faire valoir mon point de vue différent en ce qui a trait à la discipline…
L’évaluation aussi prend ici une forme davantage traditionnelle: contrôle des devoirs et leçons, dictées, évaluations formatives et sommatives, etc. On n’hésite pas à mentionner les résultats des élèves à voix haute et à faire des distinctions parfois dévalorisantes entre les « bons » et les « mauvais » élèves. Aussi, même s’ils ont du matériel informatique sophistiqué à leur disposition (ex : un tableau-écran interactif où ce que l’on écrit s’enregistre dans l’ordinateur- un gadget tout simplement GÉNIAL!), les formules pédagogiques employées en classe consistent souvent en des démonstrations ou des exposés magistraux, où l’enseignant explique la notion à l’avant, lit le manuel avec les élèves, puis leur fait remplir des fiches d’exercices. D’ailleurs, je me suis fixé comme objectif personnel d’introduire mes leçons avec des éléments déclencheurs intéressants pour susciter la motivation des élèves aux apprentissages, élément qui, à mon avis, est trop souvent négligé ici…
Bon, il me semble avoir fait le tour de toutes ces choses qui m’ont amené à réfléchir ces dernières semaines! Ouf! j’en avais, des choses à dire! L’enseignement en Suisse peut être à la fois si semblable mais si différent de celui au Québec… Malgré tout, pas un jour ne passe sans que je m’attache davantage à mes élèves, leurs sourires et leur énergie contagieuse… Je redoute déjà le moment du départ!
Salut Steph! Je suis contente de te lire, ici aussi il y a ce tableau interactif, mais au secondaire seulement, c’est effectivement genial!! Ne lache pas, et moi aussi j’ai hate que tu viennes me visiter 🙂 Julie